A
chaud, comme ça, de suite et sans réfléchir, j’ai envie de vous dire Non. Le rugby n’a pas perdu ses valeurs.
Plus
exactement ce n’est pas moi seul qui le dit, mais l’ensemble de mon Comité Directeur du syndicat. De Paris à Perpignan, de Clermont à Biarritz, de la Rochelle, d'Oyonnax et de Grenoble, même
ceux qui ont arrêté le disent. Non rien n’est perdu.
Le
lien absolu pour partager et donc être heureux, nous permettant les triomphes collectifs existe toujours. Peut être même plus encore puisque l’environnement change, mais nous en
reparlerons.
Ce
lien connu de tous se transmet de générations en générations. Celui là même qui est socle du chaînon humain, celui là même qui est source de renouveau. Ce lien c’est
« l’amour ».
Il
n’y aura jamais assez d’argent, de photographes, de matches retransmis, de belles bagnoles et de stades toujours plus grands qui permettront de gagner si les mecs (ou les filles) ne s’aiment
pas.
Alors
bien sûr pas comme on aime sa femme ou son mari. Pas comme on aime ses enfants ou un parent proche. Pas comme on aime son chien ou son chat. Pas comme on aime son ami(e) d’enfance. Pas comme on
aime son amant ou sa maitresse. Non pas comme tout ça, ou peut être si, comme tout ça.
On
n’est pas obligé de tous s’aimer, avec la même intensité, la même fidélité, pas forcement pour toute la vie, mais juste pour une saison ou deux. Ce qui est sûr c’est que pour ne pas vouloir que
l’on touche un orteil de son demi de mêlée, pour être tellement rassuré de voir ses deuxièmes lignes vous coller de prêt, pour regarder avec respect son demi d’ouverture claquer le drop de la
gagne ou bien sûr pour idolâtrer le 8 de devant renversant la mêlée adverse, sans cet amour, vous ne pouvez pas être champion.
Ce
qui est fantastique en plus dans ce jeu, c’est que ce concept, ce dogme, cette idéologie est commune à toutes les catégories. Que vous soyez champion de France en 4ème série ou en Top 14,
que vous rencontriez l’équipe du bout de l’Irlande avec les moins de 15 ans ou que vous jouiez contre l’Ulster en Coupe d’Europe, le vestiaire est le même. Il sent la même odeur d’huile
camphrée, les strappings déchirent le silence pesant d’avant match et les corps se touchent toujours plus forts pour être sûr de ne pas être seuls quand l’arbitre sifflera le début de la
rencontre.
Les
valeurs restent intactes, même si l’environnement changeant demande une vigilance de tous les acteurs.